Le gouvernement français s’effondre à cause des hausses d’impôts

Le parlement français a voté mercredi pour destituer le Premier ministre Michel Barnier en raison de son budget de réduction du déficit proposé, plongeant le pays dans une plus profonde tourmente politique.

Une motion de défiance a été approuvée par 331 voix sur les 577 membres de l'Assemblée nationale, le parti d'extrême droite de Marine Le Pen s'étant associé à un bloc de gauche pour renverser le gouvernement minoritaire de Barnier.

L'administration de Barnier s'est effondrée sans adopter son budget controversé pour 2025, qui comprenait 60 milliards d'euros d'augmentation des impôts et de réductions des dépenses pour réduire le déficit de la France, qui atteindra 6 % du PIB cette année.

Le président Emmanuel Macron devra maintenant choisir un autre Premier ministre, une tâche rendue difficile par un parlement tumultueux divisé en trois blocs, aucun n'étant proche d'une majorité gouvernementale.

Macron devra faire face à une Marine Le Pen renforcée et à son parti Rassemblement National, qui a été décisif dans la destitution de Barnier après avoir rejeté ses tentatives de compromis de dernière minute sur son budget.

Le Pen a déclaré que sa décision de censurer Barnier était motivée par la "nécessité…   de mettre fin au chaos, d'épargner au peuple français un budget dangereux, injuste et punitif".

Macron "est largement responsable de la situation actuelle", a déclaré Le Pen à la télévision TF1 peu après le vote.

Lorsque le président nommera un nouveau Premier ministre, cette personne travaillera sur un nouveau budget que le Rassemblement National "construira avec d'autres forces de l'Assemblée nationale", a-t-elle ajouté.

Mathilde Panot, une dirigeante du parti d'extrême gauche La France insoumise, a critiqué Barnier pour avoir cherché des accords avec le Rassemblement National pour tenter de rester au pouvoir.

"Barnier a essayé d'échapper à la censure en choisissant le déshonneur, il a obtenu le déshonneur et la censure", a-t-elle déclaré.

Marie Lebec, députée de l'alliance centriste de Macron et ancienne ministre, a déclaré que ses collègues parlementaires devraient mettre de côté les querelles partisanes pour trouver une solution.

La crise politique risque de continuer à inquiéter les marchés financiers. Barnier avait précédemment averti d'une "tempête" financière et économique si son gouvernement tombait sans adopter le budget 2025, affirmant que les coûts d'emprunt étaient en passe de dépasser 60 milliards d'euros l'année prochaine, soit plus que le budget de la défense française.

Les coûts d'emprunt français sur son obligation souveraine à 10 ans ont atteint un plus haut de 12 ans par rapport à l'Allemagne la semaine dernière, les investisseurs s'inquiétant de l'échec probable du gouvernement de Barnier.